A l’origine de ce projet il y a une antenne relais de téléphonie mobile installée à une vingtaine de mètres des fenêtres de mon appartement. Bien que particulièrement soucieux de cette atteinte à mon cadre de vie, je n’arrivais que peu à mobiliser les forces nécessaires pour me joindre à la contestation des riverains; fabrication de banderoles, collecte de signatures, rencontre des élus… L’opérateur, lui, faisant la sourde oreille….

J’étais cependant fortement décidé à entreprendre un travail photographique sur cette nouvelle pollution, les micro-ondes pulsées. Je me suis d’abord intéressé aux diverses protections utilisées par les personnes électrosensibles, puis à "l’intégration paysagère" : fausses cheminées, antennes peintes en trompe l’œil… C’est en découvrant l’existence de pylônes camouflés en arbres que j’ai retrouvé toute l’énergie du combat.

La démarche de me mettre en scène est récurrente dans mon travail photographique. Cette relation physique au sujet s’est de nouveau imposée d’elle-même lors des premières prises de vues. Me trouvant ainsi dans les pas de Don Quichotte, combattant des antennes relais camouflées en arbres, j’ai voulu le suivre dans sa folie mais aussi dans son courage, naviguant entre le monde de l’imaginaire à un propos revendicatif.