Portrait de Vivian Daval par Vân Pham

Photographie et peinture sont souvent considérées comme rivales. Aujourd'hui, la fille semble avoir surpassé l'aînée par son omniprésence, mais son statut en tant qu'art n'est admis que depuis peu.
Le travail de Vivian Daval retrace le lien entre ces deux champs artistiques et place la photographie dans la filiation directe de la peinture. Pour lui, « c'est une recherche visuelle et esthétique avant tout discours sur le réel ». La mémoire instantanée se trouve alors suspendue hors de son contexte. En fait, la réalité n'est qu'une matière première pour impressionner le film. Effets tachistes de l'émulsion périmée, transferts des substances sur le papier...
La photographie est exploitée dans sa nature chimique. Si l'inspiration de cet artiste prend sa source dans la peinture, l'oeuvre prend toute son ampleur par l'expérience photographique jusqu’au travail de sa substance. Grâce au procédé du Polaroïd, Vivian Daval affine sa démarche : « Ne pas avoir de négatif m’a fait prendre conscience de la rareté de l’image. Ainsi, comme un peintre fait naître sa toile de ses mains, je réalise chaque oeuvre en une pièce unique.
Dans cette société de consommation, tout objet subit l’industrialisation et la production de masse. L’image n’y échappe pas, elle est mâchée et très vite digérée. Je trouve important d’aller à l’encontre de cette vision. Il faut redonner la valeur aux choses par amour et par conviction. C’est pourquoi je contrôle toute la chaîne de travail d’une oeuvre et refuse toute duplication. »

www.vivian-daval.com